Avant de quitter Mar del Plata, j’avais le sentiment de partir pour un autre monde. Je savais ce que j’allais laisser derrière moi, la ville et la civilisation, mais ne savais pas du tout ce que j’allais découvrir. C’était à la fois fascinant et angoissant, et je ne savais pas encore à quel point cela allait être vrai. Déjà, il y a eu la traversée de ma première tempête, au large de Porto Madryn, qui a opéré un changement d’échelle sur ma manière de voir les choses. Ce qui semblait être grand ou important a soudainement pas mal rétréci pour prendre ce que je pense être maintenant sa juste place. La force de la nature est tellement puissante. Un petit voilier avec trois humains sans trop d’expérience ne livre pas grande bataille. Il se contente de subir et d’admirer la beauté des éléments déchainés. Avec l’humilité à la taille de l’événement. Ensuite il y a eu l’arrivée dans un endroit désertique, aride, minéral, coupé du monde. Après 4 jours en mer, l’arrivée à Caleta Sara, Isla Leone, Horno et Isla Tova a de nouveau opéré en un changement profond. La nature sauvage, à l’état brut, où les animaux sont rois. […]