La coque en détails
La chaudronnerie est une étape particulière dans la construction du bateau. Elle me fascine, car on y voit toute la magie du travail manuel. Au départ, il y a juste quelques taules d’aluminium posées sur le sol, puis petit à petit, la main de l’homme découpe, soude, ponce jusqu’à leur donner une forme.
La construction commence à l’envers, sur un gabarit en bois. Les membrures (les pièces transversales) sont reliées entre elles par les lisses (les pièces longitudinales) pour former le squelette du bateau.
Les plaques d’aluminium sont mises en forme à la main, sur des « olives », pour leur donner la courbure exacte. Elles sont ensuite soudées au squelette. La soudure se fait en deux temps : par points au début, pour faire tenir les plaques, puis en traits dans un second temps. Côté extérieur, elles sont poncées pour que la coque soit bien plate.
A ce stade, la coque est retournée. Sur le nôtre, la manipulation, bien que délicate, reste simple. Ce ne sera pas le cas pour le voilier de 52 pieds construit en même temps que nous où il aura fallut deux grues et une journée entière !
Avant de procéder aux finitions, chaque soudure est testée avec un colorant rouge vaporisé à la bombe. Si le colorant traverse la coque, c’est que la soudure n’est pas bonne. Elle sera alors reprise, puis re-testée.
Pendant ce temps sont fabriqués nos safrans aluminium, la dérive et l’arceau qui supportera les panneaux solaires et l’éolienne. La coque est ensuite complètement poncée, la dérive installée dans son puits.
Le travail aura mis environ deux mois. La coque est ensuite transportée par camion, depuis Condé-sur-Noirot en Normandie, jusqu’à Cherbourg où aura lieu la suite de la construction.