Après la tempête, le calme. Le lendemain au petit matin, nous apercevons la côte. Brumeuse et pluvieuse en mer, aride à terre. Une terre ocre, sans arbres ni végétation visible. Un paysage désertique, lunaire. Ou plutôt martien aux vues des couleurs de la roche. Notre abri après ces 3,5 jours en mer se nomme Caleta Sara, une toute petite crique semble-t-il protégée des vagues et du vent. Le changement est radical. Nous nous enfonçons dans la crique minuscule, découvrons une petite cabane. De nombreux guanacos (lamas argentins) en train de brouter lèvent les yeux et la tête, nous regardent arriver avec curiosité. Le kelp, ces algues des hautes latitudes sont tout autour de nous et menacent de se prendre dans l’hélice ou les safrans. La concentration est totale, nous mouillons l’ancre, j’éteins le moteur. On savoure le silence, et on se laisse porter par l’émerveillement d’arriver dans ce qui semble être un nouveau monde. Rapidement, l’annexe est mise à l’eau et on se dirige vers la cabane, qui est en fait un club nautique. Une unique bouée permet l’amarrage d’un zodiac, et nous apercevons plus loin une poignée de kayaks. Les installations du Club consistent en un bâtiment carré très […]
Read MoreAucun doute, et pas le temps d’avoir de suspens, les 40èmes Sud sont bel et bien nommés ! Nous avons quitté le Club Nautico Vito Dumas en milieu d’après midi par beau temps, à la voile. Un départ agréable et 148 milles de moyenne le premier jour. Ça fonce, et pas besoin de beaucoup toiler ! Nous savions que nous allions croiser une dépression en chemin. L’appréhension était assez forte ; plus je téléchargeais de météos, plus cette dépression grossissait et descendait vers nous. Ce n’était pas bon signe. D’autant plus qu’en lisant les récits de navigateurs nous ayant précédés, les prévisions sont souvent optimistes et sous estiment la force des coups de vent… Notre dépression semble vouloir se stabiliser dans les prévisions à 26 nœuds établis, et 32 noeuds dans les rafales. Une première pour moi qui n’ai jamais navigué à plus de 28 nœuds avec surtout le stress de ne pas savoir jusqu’à combien tout cela pourrait bien monter… Je me rends compte que ce qui est angoissant, ce n’est pas d’affronter le temps actuel. Quelque part c’est déjà fait puisque nous y sommes déjà. Mais de devoir anticiper les pires scénarios d’évolution de la situation en permanence, en […]
Read MoreAprès avoir épuisé mes six mois de visa Brésilien, et continuant gentiment notre route, nous voici moi et mes équipiers rendus en Uruguay. Changement de pays, de langue et d’atmosphère immédiate. Aucun doute, le voyage a repris. La découverte de l’Uruguay me plaira beaucoup, c’est un pays méconnu, au mieux connait-on son emblématique ancien président Pepe Mujica, voir sa VW Coccinelle. Uruguay : éloge de la lenteur L’Uruguay est une zone de navigation injustement mise de côté; beaucoup de marins se contentent d’une escale à Piriapolis avant de rejoindre directement Mar del Plata. Pourtant il y a plein d’avantages. Les ports sont faciles d’accès et très souvent en centre ville, les amarrages sûrs, et tout est centralisé dans les fichiers de la DNH qui récupère vos données d’un port à l’autre, ce qui évite de tout recommencer à chaque fois. Le climat est excellent, nous avions entre 20 degrés la nuit et 30 voir 35 la journée en décembre, soit au tout début de la saison estivale. Le pays est calme, très calme, les gens ont et prennent le temps, sont incroyablement prévenants et accueillants. Les escales sont variées. Le nord du pays est bordé de plages plus ou moins rocheuses, […]
Read MoreJ’ai rencontré Frank et Marleen pour la première fois au salon de la Rochelle en septembre, sur le stand Alubat. Je les avais contactés car ils vendaient leur Ovni 365, basé à Ushuaïa. A l’époque, le choix du voilier n’était pas encore fait, et mon coeur balançait fortement avec un Ovni 365. Celui de Frank et Marleen était très bien équipé pour les hautes latitudes, ce qui m’intéressait fortement. Nous organisons donc une visite, bloquons les dates, et je réserve les billets d’avion pour le mois de janvier prochain. Entre temps, après beaucoup d’interrogations et de réflexions, avec Roxane nous optons pour un voilier neuf. J’informe Frank de ce choix, et puisque tout était déjà organisé pour le voyage, nous décidons de maintenir ma visite. Et voici comment je me suis retrouvé le 10 janvier 2015 à marcher sur le ponton du Club Nautico d’Ushuaïa, pour embarquer à bord de Firiel pour deux semaines de navigation dans les canaux de Patagonie. Ushuaïa n’est pas dénuée de sens pour moi, et démarrer ce projet par cet endroit si particulier est un symbole fort. La terre de feu, les glaciers, le Cap Horn, tout ici a un goût de bout du monde et représentait pour moi la nature à l’état […]
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